À l'origine, l'éponge est quelque chose qui n'a pas été créé. L'Homme a simplement utilisé ce qu'il a trouvé dans la mer - à savoir : l'éponge naturelle, essentiellement pour la toilette corporelle. Ensuite, des procédés techniques ont permis de fabriquer des éponges synthétiques, à base de matière première d'origine naturelle ou par des procédés chimiques.
De la mer à la salle de bain, et de la salle de bain à la cuisine…
Sur le marché des éponges, celles dites « naturelles » représentent une part encore très florissante, notamment sur les bords de la mer Méditerranée. De très nombreuses espèces de formes et couleurs différentes prolifèrent sur les fonds marins, à des températures et des profondeurs très variables. Toutes ces éponges marines sont facilement exploitables, à l'état sauvage ou en culture in situ.
Très douce pour l'hygiène corporelle, l'éponge naturelle trouve néanmoins ses limites quand il s'agit de s'attaquer au nettoyage de surfaces dures. Bien que ses qualités d'absorption soient inégalables, l'animal a été remplacé par le végétal pour les tâches domestiques, et en premier lieu pour la vaisselle. De la salle de bain, l'éponge est passée à la cuisine, et c'est toute une industrie qui s'est mise en place pour produire ces nouveaux produits, à partir de matériaux plus ou moins naturels.
À la recherche de l'éponge idéale
Le premier défi auquel s'est confronté la fabrication d'éponges synthétiques a été de reconstituer la capillarité des éponges naturelles. S'il est une chose qui caractérise cet ustensile, c'est bien son hydrophilie, c'est à dire son pouvoir absorbant. La capillarité est le phénomène qui permet à l'eau d'être aspirée au cœur de l'éponge par un système vasculaire très dense et très fin. Les alvéoles sont la partie la plus visible de cette vascularité.
Parmi les diverses méthodes de fabrication des éponges, il existe la méthode basée sur l'utilisation de cellulose. Extraite du bois ou du coton, celle-ci permet de créer une pâte à laquelle on ajoute des cristaux de sel qui sont à l'origine des alvéoles. Ce sont ces alvéoles qui vont permettre à l'eau d'être absorbée. Une fois coagulée, cette pâte est découpée aux formats désirés pour enfin être commercialisée. Ce type d'éponge est appelé cellulosique ou tout simplement végétal.
Avec l'avènement du pétrole et de ses produits dérivés, d'autres techniques de fabrication virent le jour. Reconnaissable à ses pores plus petits et plus uniformes, l'éponge synthétique, fabriquée à partir de mousse de résine c'est elle qui est la moins responsable de la famille. Cela est d'autant plus vrai lorsqu'elle est associée à une surface abrasive, elle aussi non biodégradable et issue d'un procédé de fabrication gourmand en ressources énergétiques.
Dans le détail, la mousse synthétique est « cuite » dans un moule, puis découpée en pains. Dès sa conception - lorsqu'elle est encore à l'état liquide - cette mousse peut être colorée afin d'obtenir des éponges de différentes teintes, ce qui permettra de leur réserver un usage bien défini, d'éviter de mélanger celles destinées à des tâches différentes, et de limiter les contaminations croisées.
Les éponges naturelles végétales
Contrairement à l'éponge marine qui est un animal, il existe d'autres formes d'éponges 100% naturelles, qui elles sont végétales. C'est le cas du loofah, une plante grimpante issue de la famille des cucurbitacées et qui produit des fruits également appelés « courge éponge ». Son cœur, très fibreux, peut - une fois le fruit séché et débarrassé de sa peau - faire office d'éponge exfoliante. Cette plante aux multiples vertus pousse en général dans les régions tropicales, et peut faire l'objet de cultures.
On peut également fabriquer des éponges à base de racine de konjac, une plante qui pousse dans les pays du sud-est asiatique. Très douces, ces éponges étaient à l'origine destinées exclusivement au soin des bébés, mais ont depuis quelques temps conquis l'univers des cosmétiques.
La tawashi, ou l'éponge faite maison
Connaissez-vous la tawashi ? L'éponge naturellement responsable ? Fabriquée à partir de tissu récupéré et tressé, cet objet à faire soi-même dispose de tous les avantages d'une éponge traditionnelle, et même plus ! Quelques minutes et un peu d'huile de coude suffisent à fabriquer une tawashi prête à l'emploi !
Solide, durable et lavable en machine, l'éponge japonaise est l'archétype de l'éponge à tout faire. En fonction du tissu que vous utiliserez pour réaliser votre tawashi, coton ou synthétique, cette dernière offrira différentes caractéristiques en termes de porosité, de résistance aux détergents et d'abrasivité.
Utile aussi bien pour les travaux quotidiens tels que la vaisselle ou le nettoyage des surfaces, la tawashi peut aussi bien être utile dans la salle de bain, au même titre que l'éponge naturelle, la fleur de douche ou le gant de crin !
© Bernard | 04 janvier 2018