La loi française s'applique depuis plusieurs années à inciter petites et grandes structures à faire recycler ses déchets, et surtout à mettre en place une logique de tri des matériaux. Depuis le 1er juillet 2016, le décret 5 flux oblige au tri à la source et à la valorisation de 5 flux de déchets.
Quels déchets sont concernés ?
En termes de production de déchets recyclables, les entreprises sont en première ligne. Le tri 5 flux impose aux professionnels de trier leurs déchets, répartis en cinq catégories de matériaux. Loin d'être exhaustive, cette répartition entend surtout à faciliter les premières étapes du recyclage. On retrouve donc :
- Le papier et le carton
- Le métal
- Le plastique
- Le verre
- Le bois
Si le tri systématique des déchets commence à entrer dans les mœurs, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour faire de la transition écologique une réalité. Pourtant, les avantages d'une telle pratique sont nombreux, notamment les économies substantielles qui peuvent être engendrées grâce à la réutilisation des matériaux.
Comment procéder au tri ?
Au sein d'une structure professionnelle, établissement privé ou public, la première démarche simple consiste à trier à son niveau. De nombreux collecteurs et autres corbeilles dédiées au tri font parfaitement l'affaire.
Au bureau comme à l'atelier, les solutions ne manquent pas et on trouve facilement de quoi trier ses déchets courants, avec des poubelles tri sélectif classiques mais aussi avec des conteneurs grands volumes plus propice à recevoir des quantités importantes de déchets recyclables.
Une fois le système de tri mis en place, il est important de se soumettre à une certaine rigueur, afin de pérenniser le processus de récupération des matériaux valorisables et faciliter l'élaboration d'une économie circulaire.
Décret 5 flux : le cas du papier
Dans le cadre de la nouvelle législation, une première étape a rapidement été imposée au sujet du papier. Depuis le 1er janvier 2018, les entreprises de vingt employés ou plus sont soumises à l'obligation de trier et faire recycler le papier de bureau. C'est une décision qui peut avoir un impact fort, et donner un rôle de précurseur au monde du travail. Le papier de bureau représente une masse de déchets importante, qui s'élève à 900 000 tonnes par an (source : Le Monde) ! Les économies générées grâce à de simples gestes quotidiens sont aujourd'hui appréciées à leur juste valeur, et incitent à des efforts à la fois lucratifs et bénéfiques pour la préservation des ressources naturelles.
La gestion des documents confidentiels
Devant cette collecte généralisée du papier de bureau, les documents sensibles peuvent soulever des interrogations, notamment à cause du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données). Comment doivent-ils être collectés ? Et qui doit s'assurer que les informations qu'ils contiennent ne fuiteront pas ? Dans le cadre du recyclage, plusieurs solutions sont proposées, de la collecte sécurisée à la destruction pure et simple des documents confidentiels. La collecte sécurisée est proposée par certains prestataires spécialisés dans la récupération des matériaux issus de l'activité des entreprises et la gestion de leur recyclage. Leur activité est règlementée et un contrat les tient au respect de la confidentialité des documents recueillis.
Dans le second cas, les documents sont soumis à destruction avant collecte, le plus souvent à l'aide de destructeurs de documents, déchiqueteuses et autres broyeurs. Le papier ainsi réduit en bandelettes ou particules de type confettis est traité de la même manière que le reste du papier de bureau, sans précaution particulière quant à la confidentialité.
Le traitement des 5 flux de matériaux
Une fois le tri des matériaux effectué, le traitement à proprement parler peut commencer. Chaque société a loisir de confier ses déchets à des professionnels du recyclage, déchèteries ou autres sites de valorisation des matériaux, mais des solutions de récupération des déchets clé en main tendent à se généraliser. Ainsi, en France et en Europe, plusieurs sociétés se sont spécialisées dans les services d'organisation du tri en entreprise et la reprise des consommables, et parfois même de tous les matériaux concernés par le décret 5 flux.
À intervalle régulier, ces professionnels interviennent pour faciliter la gestion écoresponsable des déchets d'entreprise par la reprise et le remplacement des conteneurs pleins, puis par l'assurance de faire valoriser ces déchets. Des enseignes comme Recygo ou Élise rendent ainsi la vie plus facile aux professionnels, tous secteurs confondus, et participent activement à la transition énergétique. En plus de ces services est obligatoirement remis au producteur des déchets une attestation annuelle de collecte et de valorisation. Ce document fait valoir l'engagement de la société concernée au respect du décret 5 flux.
Le traitement des 5 flux de matériaux
La transition énergétique et l'économie circulaire sont les buts à atteindre, mais pour que les entreprises y contribuent efficacement, elles doivent adopter une stratégie de communication interne performante. Des campagnes d'affichage représentent une solution simple et rapide et peu coûteuse à mettre en place. Les zone d'affichage stratégiques doivent être déterminées en fonction des lieux de passage et les pièces les plus fréquentées, près des conteneurs, corbeilles et poubelles.
Des campagnes d'e-mailing peuvent également participer à la diffusion de l'informations relatives au recyclage des matériaux. Ce moyen est peu coûteux, rapide à mettre en place et permet de cibler précisément les acteurs du tri des déchets tout en s'assurant à la fois de toucher un grand nombre de personnes. Et cerise sur le gâteau, c'est une opération qui ne nécessite ni papier, ni encre !
Pour finir de convaincre de la nécessité - plus que de l'obligation - de jouer le jeu du recyclage, des réunions de sensibilisation peuvent être organisées. Conviviales et didactiques, ces rencontres ont un impact non-négligeable sur le comportement des collaborateurs, car elles laissent souvent un souvenir marquant et positif. Cela tend à mieux responsabiliser chacun dans un élan de coopération empreint de bienveillance.
Dès lors que chacun met la main à la pâte, il est plus facile d'encourager et sensibiliser son entourage. La vie en entreprise se prête résolument à ce mouvement vertueux et écologique.
Que risquent les entreprises hors-la-loi ?
Le décret 5 flux complète l'obligation de 2008 pour les entreprises de contribuer au recyclage des emballages ménagers de leurs produits. Il s'applique à toutes les structures ayant une activité professionnelle génératrice de déchets. En cas de manquement aux obligations de tri : la société fautive est mise en demeure et est soumise à une astreinte journalière. De plus, une sanction financière sous forme d'une amende pourra être réclamée, d'un montant de 150 000 € maximum (Art. L 541-3 5° et art. L 541-46 du code de l'Environnement).
En savoir plus sur le décret 5 flux
Pour vous permettre de connaître les détails de cette législation, des organismes spécialisés dans l'effort collectif du recyclage des déchets ont développé des dossiers très complets et précis, afin de sensibiliser chacun à l'importance de leur action. Les sites de l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) ou d'Éco-emballages (Adelphe et CITEO) sont les références sur tous les sujets liés à la gestion des déchets et leur valorisation. Visitez-les à ces adresses :
- ADEME : https://www.ademe.fr/obligation-tri-5-flux
- Éco-emballages : http://www.ecoemballages.fr/actualite/tout-savoir-sur-le-decret-5-flux
© Bernard | 13 février 2020